- ATROPINE
- ATROPINEATROPINESubstance cristalline, toxique, appartenant à la classe des alcaloïdes. On l’obtient à partir de la L-hyociamine qui est un composant de plantes de la famille des Solanaceae telles que la belladone (Atropa ), la jusquiame et le datura. Elle est très soluble dans l’eau. Elle forme une série de sels bien cristallisés, parmi lesquels le sulfate est le plus utilisé en médecine. Les effets spécifiques de l’atropine, qui résultent de son action périphérique, comprennent: l’arrêt de certaines sécrétions (sueur, mucus, salive), l’inhibition du nerf vague (d’où tachycardie, dilatation de la pupille et paralysie de l’accommodation du cristallin) et enfin le relâchement de fibres musculaires lisses (bronchiques, intestinales ou autres). Les effets centraux se manifestent par de l’excitation et du délire, suivis de dépression et de la paralysie du bulbe rachidien.À fortes doses, l’atropine excite le système nerveux central, puis le paralyse. Son action pharmacologique caractéristique, toutefois, est son effet dépressif sur le système nerveux parasympathique. L’atropine n’intervient pas dans la synthèse de l’acétylcholine au niveau de la terminaison nerveuse, mais elle empêche ce médiateur chimique d’agir sur la cellule réceptrice.Les applications thérapeutiques de l’atropine sont fondées pour la plupart sur ses actions périphériques. En ophtalmologie, elle est d’un emploi fréquent pour l’examen du fond d’œil, le traitement des kératites et de l’iritis (l’inflammation de l’iris). Elle atténue les manifestations du rhume des foins et du rhume de cerveau en tarissant les sécrétions nasales et lacrymales.Du fait que l’atropine diminue le tonus et les mouvements péristaltiques du tractus gastro-intestinal, de la vessie, de la vésicule biliaire et de l’utérus en s’opposant aux effets de l’acétylcholine sur ces organes, on la prescrit dans certains types d’affections intestinales, et elle entre dans la composition d’un certain nombre de spécialités laxatives. Elle est utilisée dans le traitement de l’énurésie infantile et pour soulager les spasmes urétéraux et biliaires. La diversité des effets de l’atropine est un inconvénient certain pour son usage clinique; on la remplace, en conséquence, par des composés synthétiques qui ont des effets plus spécifiques.• 1836; lat. sc. atropa « belladone »; du gr. Atropos, nom de la Parque qui tranche le fil de la vie♦ Alcaloïde extrait de la belladone, utilisé en médecine comme dilatateur de la pupille et antispasmodique. L'intoxication par l'atropine (atropisme n. m. ) est combattue par l'ésérine.atropinen. f. BIOCHIM Alcaloïde, extrait de la belladone, de la jusquiame et du datura, utilisé surtout comme antispasmodique et dilatateur de la pupille.⇒ATROPINE, subst. fém.CHIM., MÉD. Alcaloïde naturel de certaines Solanacées (en partic. de l'atropa belladonna), incolore, inodore, très amer, à propriétés toxiques (provoquant à faible dose l'augmentation de la pression sanguine et de la chaleur animale, la dilatation de la pupille, des troubles de locomotion et de sensibilité, à forte dose le délire, le coma, la mort) et médicinales (utilisé comme sédatif, antisécrétoire, mydriatique, etc.). Collyre, pilule d'atropine :• 1. La dilatation de la pupille était vraisemblablement due, selon lui, à l'emploi inconsidéré de la belladone ou de l'atropine; M. Haviland avait dû recourir, ..., au sulfate chlorhydrate d'atropine; ...A. FRANCE, Jocaste, 1879, p. 70.• 2. On peut enfin citer comme caractère biochimique de la famille des Solanées la présence d'alcaloïdes (atropine...) dans une partie de leurs tissus... La Belladone (Atropa Belladonna) a une corolle en cloche, une baie noire vénéneuse surtout par l'atropine qu'elle contient.L. PLANTEFOL, Cours de bot. et de biol. végétale, t. 2, 1931, p. 423.DÉR. Atropinisé, ée, adj.Soumis à l'action de l'atropine. (1875, VULPIAN, Le Progrès médical, p. 186 ds LITTRÉ Suppl. 1884 [1877] : un chien atropinisé; part. passé adjectivé du verbe atropiniser, dér. de atropine, suff. -iser).PRONONC. :[
]. — Atropinisé. Seule transcription ds LITTRÉ : a-tro-pi-ni-zé, fém. zée.
ÉTYMOL. ET HIST. — 1836 (LAND.).Dér. du rad. de atropa; suff. -ine.STAT. — Fréq. abs. littér. :1.BBG. — BOUILLET 1859. — CHESN. 1857. — Divin. 1964. — DUVAL 1959. — FROMH.-KING 1968. — GARNIER-DEL. 1961 [1958]. — GRAND. 1962. — LITTRÉ-ROBIN 1865. — Méd. 1966. — Méd. Biol. t. 1 1970. — Mots rares 1965. — PIÉRON 1963. — PRIVAT-FOC. 1870. — UV.-CHAPMAN 1956.atropine [atʀɔpin] n. f.ÉTYM. 1836; de atropa, et -ine.❖♦ Chim., méd. Alcaloïde naturel extrait des feuilles de la belladone ou atrope, très amer, toxique, utilisé en médecine comme collyre, mydriatique (dilatateur de la pupille), antispasmodique. || L'intoxication par l'atropine (atropisme) est combattue par l'ésérine.➪ tableau Noms de remèdes.❖DÉR. Atropiniser.
Encyclopédie Universelle. 2012.